Anthologie des Mémoires de Saint-Simon Saint-Simon livre
Anthologie des Mémoires de Saint-Simon
06/30/2020 03:00:26, Saint-Simon, Saint-Simon
de Saint-Simon
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Perpétuel mécontent, Saint Simon attendit sagement sont retrait définitif des affaires pour rédiger, en 1723 après avoir été ambassadeur à Madrid, ses célèbres « Mémoires ». Réalisant l'impact de celles-ci sur les rouages, privées et publiques, du fonctionnement d'état et de ceux qui l'articulaire de près ou de loin, ces Mémoires furent à la mort de l'auteur confisquées comme papiers d'Etat et publiées seulement en 1829.Ce qui frappe avant tout chez Saint-Simon est le réalisme apporté aux détails physiques, moraux, et sentimentaux des principaux acteurs de son temps. L'analyse des sentiments est bon d'être soulignée. Par exemple, à travers la description du physique, puis de la façon d'être de la Duchesse de Bourgogne, la faisant ainsi conter à travers une précision de comportement assez fascinante, agrémentant son portrait de détails percutants :« Régulièrement laide, les joues pendantes, le front trop avancé, un nez qui ne disait rien, de grosses lèvres mordantes, des cheveux et des sourcils châtain brun, fort bien plantés, des yeux les plus parlants et les plus beaux du monde, peu de dents et toute pourries, dont elle parlait et se moquait la première. [...]Elle voulait plaire même aux personnes les plus inutiles et les plus médiocres, sans qu'elle parût le rechercher. [...] sa légèreté de nymphe la portait partout, comme un tourbillon qui remplit plusieurs lieux à la fois. »Plus parlant que mille autres détails plus policés, la description de son « peu de dents et toutes pourries » ajoute de la vie au sein de ce personnage ayant vécu il y a de cela plus de quatre siècles. Féroce avec ses ennemis, il peut également dresser des descriptions au vitriol de certains de ses contemporains, en l'occurrence l'abbé Dubois, précepteur de Philippe d'Orléans :« L'abbé Dubois était un petit homme maigre, effilé, chafouin, à perruque blonde, à mine de fouine. [...] L'avarice, l'ambition étaient ses dieux ; la perfidie, la flatterie, les servages, ses moyens ; l'impiété parfaite, son repos ; [...] Il excellait en basses intrigues, il en vivait, il ne pouvait s'en passer [...] »Aussi imagées qu'un bon film historique, les Mémoires de Saint-Simon nous font pénétrer dans les méandres, dès fois incroyablement basses, de cette cour de Louis XIV, formant un microcosme transpirant la complexité la plus simple, que seul un mécontent comme Saint-Simon pouvait en dresser un portrait si riche, vivant, et il faut bien le dire des plus agréablement subjectif, aidé par un sens de la formule incomparable et une aisance dramatique certaine.
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